Today, we gather to mourn a tragedy that occurred on December 6, 1989. Near the end of the academic semester, a 25-year-old man entered École Polytechnique de Montréal, explicitly targeting and murdering 14 women—mostly engineering students—and injuring 14 other people in an act of horrifying misogynistic violence.
Two years later, in 1991, the Canadian Parliament designated December 6th as the National Day of Remembrance and Action on Violence Against Women. We recall this event as the “Montreal Massacre” because it was recognized as both a severe act of violence against women and a profound systemic issue in Canada. In reflecting on this historical atrocity and the need for action, we are guided by the principle of accountability, as emphasized by the PEI Advisory Council on the Status of Women’s 2025-2026 Purple Ribbon Campaign theme: “Shame Must Change Sides: No stigma on survivors.”
This powerful phrase asserts that the accountability and shame for violence must be directed towards the perpetrators, not the victims. This sentiment was inspired by the courage of Gisèle Pelicot, a French woman who publicly exposed the men who had sexually abused her, thereby shifting the burden of shame. This call to action is essential as we confront the reality that stigma often isolates survivors and shields abusers.
To truly honour the Day of Remembrance and Action, we must acknowledge that gender-based violence (GBV) is not experienced equally by all women. Women and gender-diverse people from various backgrounds in Canada are disproportionately impacted by violence.
Missing and murdered Indigenous women and girls represent the most critical and devastating area of systemic failure in Canada. Indigenous women and girls are killed at a rate 7–12 times higher than non-Indigenous women. They are also more likely to be killed by acquaintances and strangers, rather than by people who they know. The tragedy of Missing and Murdered Indigenous Women and Girls (MMIWG) is the result of centuries of colonialism, racism, and sexism, manifested through state indifference and discriminatory police practices. Indigenous victims have historically received far less media and public attention than white victims.
Racialized and immigrant/newcomer women experience a heightened risk of GBV compounded by structural issues like racism, xenophobia, and economic precarity. Newcomers or those with precarious immigration status are especially vulnerable. They may be financially dependent on an abusive partner, making it extremely difficult to leave for fear of deportation. Their fear of systemic racism and distrust of law enforcement often prevents racialized women from reporting abuse.
Women living with disabilities are consistently several times more likely to experience violent victimization than those without disabilities. Violence prevention and support services like shelters and counselling are often not accessible physically, programmatically, or communication-wise, leading to additional vulnerability and isolation. Disabled women also face additional burdens of low income and poverty, which further limit their choices to live free from violence.
The feminist community is increasingly including the unique experience of violence faced by transgender and gender-diverse individuals. These people experience extremely high rates of violent victimization and hate-motivated crimes rooted in transphobia and misogyny. They frequently face discrimination and lack of understanding from mainstream GBV shelters and support programs.
While the Montreal Massacre catalyzed a national conversation about violence against women, its legacy has been challenged to adopt an intersectional lens. Today, advocates stress that misogyny persists at the intersection of differing forces of oppression, such as racism, colonialism, ableism, and classism.
To truly honour the Day of Remembrance and Action and fulfill the demand that Shame Must Change Sides, the focus must shift from a generic understanding of “violence against women” to recognizing and addressing the unique vulnerabilities of women who are marginalized in various ways.
Our commitment is clear: an intersectional approach ensures justice, support, and safety for all survivors, regardless of their background or lived experience. This means addressing the systemic biases that protect perpetrators and shifting the burden of shame off the victims of violence.
Hsiao-Yu Liu
Chairperson
December 5, 2025
Link: Montreal Massacre Memorial Service 12 noon, December 5, 2025: https://peistatusofwomen.ca/2025/11/06/montreal-massacre-memorial-services-2025/
La honte doit changer de camp : Une approche intersectionnelle
Nous sommes réunis aujourd’hui pour souligner une tragédie survenue le 6 décembre 1989. En cette fin de semestre universitaire, un homme de 25 ans est entré dans l’École polytechnique de Montréal, puis a explicitement ciblé et assassiné 14 femmes, la plupart étudiantes en génie, en plus de blesser 14 autres personnes dans un geste d’une violence misogyne épouvantable.
Deux ans plus tard, en 1991, le Parlement du Canada a désigné le 6 décembre Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Nous nous rappelons cet événement comme de la « tuerie de Polytechnique » (The Montreal Massacre en anglais), car il a été reconnu à la fois comme un geste d’une violence inouïe contre les femmes et le symbole d’un enjeu systémique profond au Canada. Dans notre réflexion sur cet événement historique atroce et la nécessité d’agir, nous sommes guidés par le principe de la responsabilisation, mis de l’avant comme thème de la Campagne du ruban violet 2025-2026 du Conseil consultatif sur la situation de la femme de l’Î.-P.-É. : « Non à la stigmatisation des survivant(e)s : La honte doit changer de camp. »
Cette phrase puissante vient rappeler que la responsabilité et la honte reviennent aux auteurs de violence, et non aux victimes. Ce sentiment a été inspiré par le courage de Gisèle Pelicot, Française ayant exposé les hommes qui l’avaient agressée sexuellement, se délestant du fardeau de la honte. Cet appel à l’action est essentiel dans notre lutte contre la stigmatisation, qui isole souvent les survivantes et survivants tout en protégeant les auteurs de violence.
Dans l’esprit de la Journée nationale de commémoration et d’action, nous devons reconnaître que la violence fondée sur le genre n’est pas vécue de la même façon par toutes les femmes. Les femmes et les personnes de diverses identités de genre et de différents milieux sont touchées de manière disproportionnée par la violence au Canada.
Les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées représentent l’échec systémique le plus grave et dévastateur au pays. Le taux d’assassinat de femmes et de filles autochtones est de sept à douze fois plus élevé que pour les femmes non autochtones. Elles sont également plus susceptibles d’être tuées par des connaissances et des étrangers plutôt que par des proches. La tragédie des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées découle de siècles de colonialisme, de racisme et de sexisme, marqués par l’indifférence de l’État et les pratiques policières discriminatoires. Les victimes autochtones reçoivent historiquement beaucoup moins d’attention médiatique et publique que les victimes blanches.
Les femmes racisées et immigrantes ou nouvelles arrivantes présentent des risques accrus de violence fondée sur le genre, exacerbés par des enjeux structurels comme le racisme, la xénophobie et la précarité économique. Les nouvelles arrivantes et les femmes au statut d’immigration précaire sont particulièrement vulnérables. Elles peuvent dépendre financièrement d’un partenaire violent, ce qui rend leur fuite extrêmement difficile en raison de leur peur d’être déportées. La peur du racisme systémique et la méfiance par rapport aux forces de l’ordre empêchent souvent les femmes racisées de signaler la violence.
Les femmes ayant une incapacité sont, de façon constante, plusieurs fois plus susceptibles de subir de la violence que celles sans incapacité. Souvent, les services de prévention de la violence et de soutien, comme les refuges et le counseling, ne sont pas accessibles sur le plan des installations, des programmes ou des communications, ce qui accroît la vulnérabilité et l’isolement. Les femmes ayant une incapacité portent d’autres fardeaux, comme un faible revenu et la pauvreté, qui viennent limiter encore davantage leur choix de vivre sans violence.
La communauté féministe englobe de plus en plus l’expérience unique de la violence vécue par les personnes transgenres et de diverses identités de genre. Les taux de violence et de crimes haineux ancrés dans la transphobie et la misogynie sont extrêmement élevés chez ses personnes. Elles font souvent face à de la discrimination et à un manque de compréhension dans les refuges et programmes de soutien traditionnels contre la violence fondée sur le genre.
Même si la tuerie de Polytechnique a lancé une conversation nationale sur la violence contre les femmes, il reste à adopter une optique intersectionnelle. Aujourd’hui, les militantes et militants insistent sur la persistance de la misogynie à l’intersection de différentes forces de l’oppression, comme le racisme, le colonialisme, le capacitisme et le classisme.
Dans l’esprit de la Journée nationale de commémoration et d’action, et pour que la honte change vraiment de camp, on doit passer d’une compréhension générique de la « violence contre les femmes » à la reconnaissance des vulnérabilités uniques des femmes marginalisées de diverses manières et à leur remédiation.
Notre engagement est clair : une approche intersectionnelle est un gage de justice, de soutien et de sécurité pour l’ensemble des survivantes et survivants, peu importe leur milieu ou leur expérience concrète. Cela implique de s’attaquer aux biais systémiques protégeant les auteurs de violence et de délester les victimes de violence du fardeau de la honte.
Hsiao-Yu Liu
La présidente du Conseil consultatif sur la situation de la femme de l’Î.-P.-É.,
Le 5 décembre 2025

