During PEI’s Family Violence Prevention Week, I am reflecting on the days of action and remembrance on violence against women we marked at the end of November and beginning of December with the Purple Ribbon Campaign.
The December 6th Montreal Massacre Memorial Service of 2020 was very different from the commemorations that have taken place in the past. In a year when the coronavirus pandemic has changed the world in ways we could not previously conceive, the Memorial Service took on added significance.
Many of us are aware that women have borne the pandemic fallout. We have watched the news reports and read the articles highlighting the numerous ways that women have been disproportionately affected. Women have shored up the frontline as essential workers in grocery stores and as early educators. We have laboured in the trenches of homecare and hospitals, and we have mustered our last energy reserves to run households, work from home, care for family members and neighbours and educate our children. Women have lost their jobs in numbers far greater than men and have yet to be re-employed.
In the past year, women’s shelters, police, and governments have reported an increase in the incidence of intimate partner violence; it is more important than ever to understand that events that result in tragedies like the Montreal Massacre and Portapique often begin at home.
Ten women have been murdered on PEI since 1989. For the family members that gathered for the candle-lighting ceremony to honour the murdered women’s memory, the reimagined service offered an opportunity to remember, to unite and to share for the briefest moment, their profound sense of loss over the murder of their loved one.
The emotion in the room was palpable; a pervasive sense of sadness tinged with reverence, each murdered woman brought back to life through the sombre reading of her name, a description of who she was, her likes and dislikes, qualities and passions. The essence of her humanity was captured in a glimpse through the eyes of those who knew and loved her. These women are so much more than a statistic, a name forever relegated to a list. They were mothers, daughters, sisters, aunts, grandmothers, students, employees, bosses, friends, and companions. They laughed, they cried, they felt joy and pain, they loved, they lived. As the relatives of the murdered women lit candles to honour them, we wondered at the enormity of the loss that they have endured and marvel at their resilience. We grieve for the impact of these murders on our whole community and we mourn the sense of safety that is shattered each time violence reverberates through our neighbourhoods, devastating families and stealing lives.
Year after year relatives return, they gather to pay homage and to honour their loved ones. United in their grief they are joined together by a violent act, lives forever tainted by tragedy. The annual commemoration serves as a potent reminder of all that is wrong in our society; a stark warning that the violence that occurred in Montreal and Portapique can and will happen time and again unless we make a concerted effort to prevent them. In a year when the coronavirus pandemic has forced us to reimagine many aspects of our daily lives, it is time that we use this opportunity to look at how our society is structured. How the imbalance of power on our streets, in our homes and in our communities, up into the hallowed halls of government, allows men to repeatedly enact violence against women, in a system that perpetuates the role of the female victim and male abuser. Perhaps for the first time, when we have the attention of government and more funding and effort is being directed towards violence prevention, we can finally find the impetus to address the systemic inequality that renders women weak and silenced and disempowered.
Family Violence Prevention Week each year asks us to consider the role we can all play in preventing family violence. Peace begins at home, but it is not enough to be non-violent in our own homes. We must address power imbalances and inequities wherever we see them, in ourselves and our neighbours, friends, families, and co-workers. We must lift up survivors with our strong voice of support for putting an end to violence.
Debbie Langston of Blooming Point is the Chairperson of the PEI Advisory Council on the Status of Women.
Durant la Semaine de la prévention de la violence familiale à l’Île-du-Prince-Édouard, je songe aux journées de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes que nous avons soulignées à la fin novembre et au début décembre dans le cadre de la Campagne du ruban violet.
Le service commémoratif du massacre de Montréal du 6 décembre 2020 était très différent des commémorations qui ont eu lieu dans le passé. Alors que la pandémie du coronavirus a changé le monde de façon inimaginable, le service commémoratif a pris une signification encore plus grande.
Beaucoup d’entre nous sont conscients du fait que les femmes ont subi les effets de la pandémie. Nous avons regardé les reportages et lu les articles soulignant les nombreuses façons dont les femmes ont été touchées de manière disproportionnée. Les femmes sont devenues des travailleuses essentielles dans les épiceries et les centres de la petite enfance. Elles ont travaillé sans relâche pour assurer les soins à domicile et dans les hôpitaux, et puisé dans leurs dernières réserves d’énergie pour gérer leurs foyers, travailler à partir de la maison, prendre soin des membres de leur famille et de leurs voisins et éduquer leurs enfants. Les femmes ont été beaucoup plus nombreuses que les hommes à perdre leur emploi et n’ont pas encore été embauchées de nouveau.
Au cours de la dernière année, les refuges pour femmes, la police et les gouvernements ont signalé une augmentation du nombre de cas de violence entre partenaires intimes; il est plus important que jamais de comprendre que les événements qui entraînent des tragédies comme le massacre de Montréal et la tuerie de Portapique commencent souvent à la maison.
Dix femmes ont été assassinées à l’Île-du-Prince-Édouard depuis 1989. Pour les membres de leur famille réunis dans le cadre de la cérémonie à la chandelle servant à honorer la mémoire de ces femmes assassinées, le service réinventé leur a permis de se souvenir, de s’unir et de partager pour un court moment leur profond sentiment de perte à la suite du meurtre de leur proche.
Les émotions dans la salle étaient palpables; un sentiment de tristesse omniprésent, teinté de révérence, a permis de ramener à la vie chaque femme assassinée par la sombre lecture de son nom ainsi qu’une description de qui elle était, de ce qu’elle aimait et n’aimait pas, de ses qualités et de ses passions. C’est à travers les yeux des gens qui la connaissaient et qui l’aimaient que l’essence de son humanité a été saisie. Ces femmes ne sont pas que des statistiques, un nom à jamais relégué sur une liste. Elles étaient mères, filles, sœurs, tantes, grand-mères, étudiantes, employées, patronnes, amies et compagnes. Elles ont ri, elles ont pleuré, elles ont ressenti de la joie et de la douleur, elles ont aimé, elles ont vécu. Pendant que les proches des femmes assassinées allumaient des chandelles en leur honneur, nous nous sommes interrogés sur la gravité de la perte qu’ils ont subie et émerveillés de leur résilience. Nous déplorons l’impact de ces meurtres sur l’ensemble de notre communauté et nous nous lamentons devant le sentiment de sécurité qui est ébranlé chaque fois que la violence se répand dans nos quartiers, détruisant des familles et prenant des vies.
Chaque année, les membres de ces familles se rassemblent pour rendre hommage et honorer leurs proches. Unis dans leur chagrin, ils sont liés par un acte de violence, leurs vies à jamais teintées de tragédie. La commémoration annuelle sert de rappel important de tout ce qui ne va pas dans notre société; elle constitue un avertissement sévère que la violence qui s’est manifestée à Montréal et à Portapique peut se produire et se reproduira, à moins que nous unissions nos efforts pour la prévenir. En cette année où la pandémie du coronavirus nous a obligés à revoir de nombreux aspects de notre vie quotidienne, c’est le moment idéal pour examiner la structure de notre société. Réfléchissons au déséquilibre du pouvoir dans nos rues, dans nos foyers et dans nos communautés, jusque dans les couloirs sacrés du gouvernement, ainsi qu’à la manière dont ce déséquilibre permet aux hommes de commettre des actes de violence répétés contre les femmes, dans un système qui perpétue le rôle de la femme victime et de l’homme agresseur. Lorsque nous aurons attiré l’attention du gouvernement et que davantage de fonds et d’efforts seront consacrés à la prévention de la violence, nous pourrons peut-être, pour la première fois, enfin trouver l’élan nécessaire pour lutter contre l’inégalité systémique qui rend les femmes faibles, réduites au silence et dépourvues de pouvoir.
Chaque année, la Semaine de la prévention de la violence familiale nous invite à réfléchir au rôle que nous pouvons tous jouer dans la prévention de la violence familiale. La paix commence à la maison, mais il ne suffit pas de se comporter de manière non violente dans nos propres foyers. Nous devons lutter contre les déséquilibres et les inégalités de pouvoir partout où nous les rencontrons, en nous-mêmes et chez nos voisins, nos amis, nos familles et nos collègues. Nous devons aider les survivantes à s’exprimer d’une voix forte pour mettre fin à la violence.
Debbie Langston de Blooming Point est présidente du Conseil consultatif sur la situation de la femme de l’Î.-P.-É.
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- The PEI Guardian, online, Feb 11/12, 2021: GUEST OPINION: Even in February, Dec. 6 is important