During Victims and Survivors of Crime Week in Canada, our thoughts turn to how to support survivors of gender-based violence, especially sexualized violence. Life is a journey; more so for survivors. From the moment of violation, they are forced to undertake the journey from victim to survivor. Each journey is unique and valid. It is a journey of small steps, strides, setbacks, and progress. For many survivors, dealing with trauma is a lifelong journey.
Among us are many survivors of violence. Survivors are not “they” – “they” are “us”: neighbours, friends, families, co-workers. Some of them may have shared their experiences with us; others have not. Some wear their suffering, especially when they are in the midst of pain and healing. Some have scars; others have no visible mark of their experience. Someone who helps survivors may be a survivor herself. A survivor in this context is someone who continues to live their life successfully despite experiencing trauma. Success means different things on a daily basis. Some days, just getting out of bed is a success.
The strategies we share today come from many voices of survivors of violence, trauma, and abuse, from one-on-one conversations and from a February lunch-and-learn in which survivors shared their wisdom and insight. Each survivor is an individual and each situation is unique, but there are some themes that come up again and again among survivors – members of a group no one wanted to join, sharing common experiences based on trauma they did not deserve to endure.
Survivors spoke to us about what being a survivor meant for them. They shared about being victims of acts of unspeakable violence, and how they internalized shame because society perpetuates trauma by blaming victims. They talked about running from trauma, or behaving in ways they didn’t recognize in response to trauma, until they could not run any longer. They spoke of resilience, of not being broken by trauma. They talked about the ways all the regular and extraordinary challenges of life intersect when someone experiences trauma: needing to deal with immediate safety, physical health, mental health, the justice system – while still dealing with housing, childcare, income, and unexpected school closures.
They talked about healing, and the supports and services needed to wrap around people who are healing.
Survivors spoke to us about cliches and unhelpful messages that minimize trauma and impede recovery. They said what they want more than anything is someone to listen respectfully and really hear them – to be present with them before jumping to say something that may be unhelpful or to try to fix things they can’t fix.
Survivors told us three keywords they need to hear from those who listen to them: I believe you.
And survivors talked about healing; growing and moving forward. They spoke of trying to accept that the experience of trauma changes you and shapes part of who you are. They spoke about perseverance and being the best person you can be, learning to advocate for yourself, and learning to love and honour yourself for all of who you are and all you have survived.
To support survivors, we begin with individuals, listening empathetically and non-judgmentally. We meet survivors where they are on their journey. We hear what they are saying. We don’t interrogate them. We honour their unique experience by not comparing their experience with our own or others’ experience. We recognize that survivors are experts in their recovery. They live it every single day. They know what they needed at the time of their trauma and they know what they need now to heal from it.
Beyond supporting individuals, we advocate for governments, organizations, institutions, and service providers to have and use policies that prevent violence and protect victims. We work for trauma-informed, survivor-centred, gender-sensitive, culturally appropriate health and justice responses to trauma, and health-care and justice systems that never retraumatize victims and survivors of violence.
Supporting survivors is a radical, transformative act that gives power and control back to people and groups that have been treated inequitably. When the messages from society and culture are so pervasive, in whispers and in shouts, that women can’t be trusted, to say “I believe you” is radical. When we are working in systems that are founded on patriarchy and colonization, standing with survivors and disempowered people, being vulnerable together, is transformative. We upset and reject the inequalities that are root causes of violence.
When we support survivors on their journey not only do we help them heal and be successful but we build stronger, healthier communities. We help to prevent the transmission of trauma. When we support survivors, we become part of the solution and help everyone to heal.
— Debbie Langston and Jane Ledwell
Debbie Langston is the Chairperson of the PEI Advisory Council on the Status of Women and Jane Ledwell is its Executive Director.
- Op-Ed Online, The Guardian, May 22, 2020: Survivors tell us how to support them
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À l’écoute des survivants et survivantes : comment faire pour les appuyer?
À l’occasion de la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels, nous pensons surtout aux façons d’appuyer les survivants et survivantes d’actes violents fondés sur le sexe, plus particulièrement les actes de violence sexuelle. Si la vie est un cheminement, elle l’est d’autant plus pour les victimes qui sont forcées de trouver le chemin de la survie. Chaque parcours est unique et valable, rempli de petits pas, de grandes enjambées, de revers et de progrès. Pour de nombreuses personnes, la prise en charge des traumatismes est un cheminement qui dure toute leur vie.
Les survivants et survivantes de violence sont partout parmi nous : voisins, amis, proches, collègues. Certains d’entre eux nous ont peut-être fait part de leur vécu, et d’autres restent silencieux. Certains manifestent leurs souffrances, surtout s’ils sont au milieu de leur douleur ou de leur guérison. Certains portent des cicatrices, tandis que d’autres expériences ne laissent aucune marque visible. Une personne qui porte secours aux survivants et survivantes peut elle-même faire partie de ce groupe. Lorsque c’est le cas, cette personne continue de vivre sa vie et de réussir en dépit de ses traumatismes. Une « réussite » peut prendre diverses formes chaque jour; parfois, il suffit de sortir du lit pour avoir réussi.
Les stratégies que nous vous partageons aujourd’hui proviennent de personnes qui ont elles-mêmes vécu des actes violents, des traumatismes et des mauvais traitements. Ces gens nous ont fait découvrir leurs expériences et leurs perspectives en prenant part soit à des entretiens individuels, soit à un dîner-conférence en février dernier. Bien que chaque situation soit unique et individuelle, certains thèmes reviennent encore et encore. Les survivants et survivantes sont membres d’un groupe dont personne ne veut faire partie, et ils vivent des expériences et des traumatismes semblables que personne ne mérite.
Les participants nous ont parlé de ce qu’être « survivant » représente pour eux. Les victimes d’actes de violence indicibles peuvent internaliser des sentiments de honte à cause d’une société qui perpétue le traumatisme en rejetant la faute sur les victimes. Ils ont parfois essayé de fuir leurs traumatismes ou adopté des comportements peu caractéristiques jusqu’à ce qu’ils aient dû y faire face. Les survivants et survivantes ont raconté comment ils étaient résilients, et non brisés par leurs traumatismes. Ils ont discuté de l’intersection des défis ordinaires et extraordinaires de la vie qui se produit lorsqu’une personne subit un traumatisme : devoir assurer sa sécurité immédiate, veiller à sa santé physique et mentale et traiter avec le système de justice tout en s’occupant de son toit, de la garde d’enfants, de sa source de revenu et de fermetures scolaires inattendues.
Il a aussi été question de guérison, notamment des appuis et des services qu’il faut offrir aux gens en voie de rétablissement.
Les participants ont également mentionné les clichés et les messages inutiles qui minimisent les traumatismes et entravent le rétablissement. Ce qu’ils souhaitent plus que tout, c’est une personne présente, respectueuse et à l’écoute, et non quelqu’un qui s’empresse de dire des paroles futiles ou essaie de réparer ce qui ne peut être changé.
Selon les survivants et survivantes, voici les trois mots clés qu’ils souhaitent entendre : je te crois.
Nos participants ont aussi parlé de leur croissance et de leurs progrès. En essayant d’accepter le fait qu’un traumatisme peut changer une personne et façonner une partie de soi, ils persévèrent et apprennent à s’aimer; à faire valoir leurs droits; à être la meilleure personne qu’ils puissent être; et à respecter tout ce qu’ils sont, et tout ce à quoi ils ont survécu.
Pour appuyer les survivants et survivantes, il faut commencer par écouter chaque personne avec empathie et sans jugement. Nous allons à leur rencontre, peu importe où ils sont dans leur cheminement. Nous écoutons ce qu’ils nous disent sans les questionner et honorons leur expérience unique sans la comparer à la nôtre ou à celle des autres. Nous reconnaissons que les survivants et survivantes sont les experts de leur propre rétablissement, car ils le vivent au quotidien. Ils savent ce dont ils ont besoin, tant au moment du traumatisme que sur la voie de la guérison.
Outre l’appui individuel, nous demandons aux gouvernements, aux organismes, aux institutions et aux fournisseurs de services de mettre en place et d’appliquer des politiques qui préviennent la violence et protègent les victimes. Nous sollicitons des interventions centrées sur les survivants et survivantes, sensibles au genre, appropriées sur le plan culturel et tenant compte des traumatismes afin de parvenir à des systèmes de santé et de justice qui ne retraumatisent jamais les victimes de violence.
En appuyant les survivants et survivantes, nous posons un geste radical et transformateur qui redonne le contrôle et le pouvoir aux personnes et aux groupes qui ont été traités de façon inéquitable. Lorsque notre société et notre culture véhiculent de façon tant implicite qu’explicite le message qu’on ne peut faire confiance aux femmes, il est radical de proclamer « Je te crois. » Lorsque nous travaillons au sein de systèmes fondés sur le patriarcat et la colonisation, il est transformateur d’être vulnérables ensemble et de se tenir aux côtés des survivants et survivantes et des personnes marginalisées. Nous bouleversons et rejetons les inégalités qui sont à la racine même de la violence.
Lorsque nous accompagnons les survivants et survivantes dans leur cheminement, nous les aidons à guérir et à réussir, mais nous aidons aussi à prévenir la transmission des traumatismes pour bâtir des communautés plus fortes et plus saines. C’est en appuyant les survivants et survivantes que nous pouvons faire partie de la solution et favoriser la guérison collective.
— Debbie Langston et Jane Ledwell
Debbie Langston est la présidente du Comité consultatif sur la situation de la femme de l’Î.-P.-É., et Jane Ledwell en est la directrice générale.